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12 mars 2025

Gabriel Ferland - gferland@medialo.ca

Suivi des relations entre la Municipalité et les citoyens

Sainte-Élisabeth

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©Gabriel Ferland - L'Action d'Autray

Le manque d’information sur les finances municipales et le projet de transformation de l’église en centre multifonctionnel préoccupent plusieurs citoyens.

Depuis la publication du rapport d’audit de la Commission municipale du Québec, en novembre dernier, il semble que les relations aient continué de se détériorer entre la Municipalité de Sainte-Élisabeth et ses citoyens. Le 6 mars dernier, une observatrice a d’ailleurs été nommée par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec (MAMH). L’Action D’Autray propose donc de résumer les événements survenus depuis le début de l’année 2025. 

Au moment de tourner la page sur une année 2024 tendue, le climat ne semblait pas s’être réchauffé entre les Bayollais et leur administration municipale. En effet, pour la première séance du conseil municipal de l’année, soit celle du 20 janvier 2025, les conseillers municipaux Pierre Savignac et Diane Lavallée sont les deux seuls élus à s’être présentés. 

Les citoyens ne semblaient pas avoir été avisés au préalable et aucun avis public n’a été publié sur le site Web de la Municipalité et sur ses réseaux sociaux. Dans une telle situation, des règles sont prévues dans le Code municipal du Québec pour permettre à deux membres du conseil d’ajourner la séance une heure après la constatation du défaut de quorum. C’est ce que les deux conseillers présents ont fait et la séance a été reportée au jeudi 13 février. 

Entre-temps, le mercredi 22 janvier, des citoyens ont fait parvenir une lettre au Journal pour dénoncer des « mesures d’intimidation envers les citoyens » de Sainte-Élisabeth. Mélanie Carrière, qui parle au nom du groupe de citoyens, déplore également le laconisme dont aurait fait preuve le directeur général, David Paradis-Lapointe, lors de la séance du 20 janvier.  

« Nous avons eu droit à la présence silencieuse du directeur général et greffier-trésorier qui agit pourtant comme secrétaire d’assemblée. Ce dernier n’a même pas jugé nécessaire de prendre la parole pour informer la population présente de la situation et des règles de déroulement applicables dans de telles circonstances », a dénoncé la citoyenne. Lors d’une entrevue téléphonique avec notre journaliste, celle-ci affirme agir à titre de porte-parole pour d’autres citoyens qui ne souhaitent pas s’exprimer publiquement. 

Le même jour, L’Action D’Autray a envoyé une demande d’entrevue au maire ainsi qu’au directeur général de Sainte-Élisabeth pour faire le point sur la situation et pour avoir leur version des faits. La demande a toutefois été déclinée. « Il n’y aura pas de commentaires concernant l’ajournement de la séance du 20 janvier 2025 », peut-on lire dans la réponse de David Paradis-Lapointe, directeur général et greffier-trésorier, transmise par courriel le 23 janvier. 

« Quand une population en est rendue à rêver d’une tutelle pour se libérer de ce cauchemar incessant, on a le devoir de rappeler l’importance de la gouvernance municipale », affirme Mélanie Carrière, citoyenne de Sainte-Élisabeth.

Enjeu de l’accès à l’information 

Au mois de février, deux séances ordinaires du conseil municipal étaient prévues. Une le 13 février pour reprendre la séance ajournée en janvier et une autre le 17 février. M. Paradis-Lapointe, qui agit normalement à titre de secrétaire d’assemblée, était absent lors de ces deux séances et c’est une employée de la Municipalité qui le remplaçait.  

À la séance du 17 février, le conseiller Pierre Savignac a demandé au maire des précisions à propos « d’une dépense de 132 000 $ pour la firme d'architectes Lachance & associés et une dépense de 83 000 $ pour la firme Ponton Guillot, au mois d’août, pour faire des plans et devis du centre Gervaise-Bélanger ». Le maire Louis Bérard a répondu en confirmant qu’il avait « commandé des plans et devis », sans toutefois donner plus de précisions.  

Certains conseillers présents ont dénoncé une « grave erreur », car aucune dépense n’aurait été autorisée par les élus. En effet, lors de la séance tenue le 4 décembre 2024, le point nommé « autorisation de dépenses : options aux plans et devis du centre Gervaise-Bélanger-sp » avait été battu à la majorité. L’Action D’Autray a tenté d’obtenir des précisions à ce propos, mais une réponse automatique a été transmise pour aviser de l’absence de David Paradis-Lapointe, qui est en charge de l’accès à l’information. Mélanie Carrière rapporte la même situation, car elle n’aurait pas reçu d’accusé de réception à une demande d’accès à l’information transmise le 18 février dernier.  

Selon elle, les difficultés d’accès aux documents publics de la Municipalité alimentent la méfiance et le cynisme des citoyens. D’autant plus que de nombreux résidents de Sainte-Élisabeth déplorent l’absence d’états financiers depuis l’année financière 2023 et que le rapport de la Commission municipale du Québec (CMQ), publié en novembre 2024, invitait l’administration municipale à revoir ses pratiques en matière de suivi budgétaire et de reddition de comptes. 

Entrevue avec le maire Louis Bérard

Le 24 février, le maire Louis Bérard a accepté la demande d’entrevue de L’Action D’Autray. En ce qui concerne les documents liés aux dépenses évoquées lors de la séance du 17 février, M. Bérard a répondu que la Municipalité transmettra les documents demandés d’ici une semaine à 10 jours. « Vous comprendrez qu’avec l’invalidité de notre directeur général, notre personnel a eu une urgence sur un autre point », a révélé le maire, expliquant ainsi l’absence de M. Paradis-Lapointe. 

Le Journal lui a ensuite demandé qui occupait le poste de directeur général pendant cette absence. « C’est moi qui le remplace, avec le directeur Jean-Daniel Goulet et la directrice aux travaux publics », a-t-il précisé, avant d’ajouter que des démarches étaient en cours afin de trouver un directeur général par intérim.  

Enfin, Il a été demandé au maire ce qu’il souhaitait répondre aux citoyens qui déplorent le fait de ne pas pouvoir valider les informations fournies lors des séances et qui affirment ne pas pouvoir obtenir de réponses à leurs questions. M. Bérard a reconnu que cela pouvait susciter du mécontentement, mais, selon lui, il faut « attendre que la firme comptable produise son rapport », avant de pouvoir répondre à plusieurs questions. Il a conclu en précisant que « grâce aux montants perçus avec les taxes, nous savons qu’il y a assez d’argent dans les coffres de la Municipalité pour effectuer les dépenses ». 

Au moment de soumettre ce texte pour l’impression, un avis public venait d’être publié pour annoncer la tenue d’une séance extraordinaire le 11 mars. Celle-ci portera notamment sur l’embauche d’un directeur général par intérim et sur l’engagement d’une firme pour effectuer un audit.

Une observatrice nommée par le MAMH

Pour faire la lumière sur « la situation difficile qui a cours au sein de la Municipalité » de Sainte-Élisabeth, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec (MAMH) a nommé Érika Durniak-Ouellette à titre d’observatrice. Pour lire les détails du communiqué de presse, cliquez ici.

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