14 janvier 2025

Gabriel Ferland - gferland@medialo.ca

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©Photo Élise Brouillette - L'Action d'Autray

Maureen Riopel, entourée des travailleurs de rue Richard et Céline, lors de l’inauguration du Vagabond des berges en mai 2024.

Le travail de rue est un métier qui est parfois mentionné dans les médias lorsque, par exemple, des enjeux liés à l’itinérance ou à la toxicomanie font les manchettes. Toutefois, le public ne sait pas forcément quel est le rôle du travailleur de rue, ou dans quel contexte il intervient. Ce dernier est, par définition, une ressource mobile et présente sur le terrain pour rejoindre les personnes qui seraient peu en contact avec les services traditionnels. Il s’agit le plus souvent, selon l’organisme, de jeunes décrocheurs scolaires qui n’ont plus aucun adulte significatif dans leur entourage. 

Lors d’une entrevue téléphonique, la coordonnatrice de TRueL Maureen Riopel a confié que « l'objectif du travail de rue, c'est de faire partie de la communauté et de créer des liens pour être le pont entre les organismes et les personnes qui pourraient avoir besoin de leurs services ». C’est donc pour appuyer cette mission que le projet de van-café a été élaboré. 

Depuis un peu plus de six mois, grâce au Vagabond des berges, les travailleurs de rue de TRueL peuvent donc se déplacer pour offrir un lieu de répit aux personnes qui en ont besoin. Il leur est également possible de faire de la sensibilisation dans différents lieux, comme lors des festivals, permettant du même coup d’être plus visible pour mieux faire connaître leur organisme.

©Page Facebook de Travail de Rue Lavaltrie (TRueL)

« L'idée, c’était d'avoir un petit milieu de vie qui ne soit pas trop restrictif, ouvert à tous et où on peut offrir une collation, ou un café », a confié Maureen Riopel, coordonnatrice de TRueL.

Le Vagabond en action

« Avec le camion, ça nous permet d’avoir un milieu de vie qui se déplace. On peut donner accès au Wi-Fi aux gens qui n’y ont pas accès facilement, ils ont la possibilité de recharger leur téléphone, s'ils en ont un, ou d’utiliser les nôtres en prenant un café et une collation », précise Mme Riopel. Par exemple, lors du festival Rythmes et courant, « chaque vendredi soir, nous avons amené le camion en bas [sur le bord du fleuve], puis on a ouvert les portes, sorti nos tables et nos chaises. Ça faisait une petite place de répit où les gens pouvaient rencontrer les travailleurs de rue et leur parler ». 

Dans un tout autre contexte, lors des inondations du mois d’août dernier, Maureen Riopel raconte que son équipe a pu aller rendre visite à des gens qui venaient de perdre leur logement et qui étaient parfois déstabilisés. Grâce au Vagabond des berges, les intervenants ont pu rencontrer les sinistrés, discuter avec eux et leur donner des petites trousses de premiers soins. 

Pour la première année, la coordonnatrice de l’organisme précise que le projet est en période de rodage, « nous sommes en train d'évaluer ce qui fonctionne, et pour voir ce qui est bien reçu sur le terrain ». Certains éléments testés pendant les premiers mois d’opération semblent toutefois déjà faire l’unanimité auprès de l’équipe de TRueL.  

C’est le cas des visites dans les écoles secondaires où les intervenants ont pu discuter avec les jeunes, faire de la sensibilisation à propos de divers enjeux et même distribuer des préservatifs. « Nos visites ont été vraiment bien accueillies, donc on a déjà l’intention d’établir un horaire régulier pour aller dans les écoles secondaires de Lavaltrie et de Berthierville », affirme Mme Riopel.

Entrevue avec une travailleuse de rue

L’Action D’Autray a pu s’entretenir avec l’une des intervenantes ayant participé à ces visites. En entrevue avec notre journaliste, la travailleuse de rue Céline raconte qu’elle et son collègue Richard sont allés visiter les élèves de l’école secondaire de la Rive, à Lavaltrie. « Sur l’heure du dîner, on a stationné le camion devant l’école, juste à côté de l’endroit où les jeunes se rassemblent dehors. On a fait du social puis ça a vraiment porté fruit parce qu'à l'Halloween, tout le monde reconnaissait le camion et ils savaient qu’on était venus à leur école. »  

En ce début d’année 2025, l’organisme TRueL souhaite donc retourner près des écoles secondaires à bord du Vagabond des berges. « On veut y aller sur une base régulière pour faire de la réduction des méfaits, mais aussi pour créer des liens avec les jeunes et qu'ils se sentent à l'aise de venir nous parler lorsqu’ils nous croisent ailleurs », affirme Céline en terminant.