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Retour08 novembre 2024
Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca
« Il faut rester honnête et authentique »
Cancer au travail
©Photo Élise Brouillette - L'Action d'Autray
Danièle Henkel et Marco Décelles le 4 novembre au Château Joliette.
Danièle Henkel était de passage à Joliette, le 4 novembre, lors du dîner-conférence de la Chambre de commerce du Grand Joliette. À cette occasion, l’organisation était hôte de la Tournée corporative de la Fondation québécoise du cancer afin d’aborder un sujet crucial, soit la gestion du cancer en milieu de travail.
Mme Henkel a pris la parole en toute transparence et a abordé la maladie que sa fille Amel et elle-même ont dû affronter à moins d’un an d’intervalle.
« Dans 20 ans, un Canadien sur deux sera atteint d’un cancer », a mentionné Mme Henkel, illustrant ainsi l’importance, pour les entreprises, de se pencher sur ces situations délicates.
Lorsque sa fille cadette, âgée de 33 ans, a appris qu’elle souffrait d’un cancer rare, la conférencière confie que c’est un vrai parcours du combattant qui a débuté. Étant donné qu’Amel occupait un poste clé dans l’entreprise familiale, en plus de toutes les inquiétudes de parent et les difficultés liées à l’annonce de la maladie aux proches, Mme Henkel raconte que des préoccupations telles que « comment informer les collègues ou comment l’entreprise sera impactée » sont aussi survenues. « La majorité des gens venaient et restaient dans l’entreprise pour Amel. C’est une rassembleuse. Alors comment leur annoncer… »
Danièle Henkel insiste sur l’importance de rester authentique, honnête et vrai. « Il ne faut pas hésiter à dire qu’on a besoin des autres, de leur écoute, de leur tendresse… »
Neuf mois après le diagnostic de sa fille, Mme Henkel apprenait qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. « Si j’avais connu la Fondation québécoise du cancer, j’aurais pu demander de l’aide pour l’annoncer à mes enfants par exemple. »
La femme d’affaires souligne qu’il est important de s’entourer de partenaires d’affaires qui ont les mêmes valeurs que nous. Elle déclare que parler de cancer aux entreprises est nécessaire. « Culturellement, ça ne se dit pas d’être malade ou de ne pas bien aller…mais il faut être honnête et authentique, même si on est vulnérable. »
Le directeur général de la Fondation québécoise du cancer, Marco Décelles, a expliqué que l’organisation peut épauler les personnes atteintes et leurs proches autant avant, pendant, qu’après la maladie, car « oui, il y a une vie après le cancer. »
Il importe pour les employeurs de comprendre les réalités physiques et psychologiques qui viennent avec le cancer et ses traitements, ainsi que les impacts à long terme. « Il faut aborder le sujet avec délicatesse et empathie. »
Selon des statistiques rendues publiques lors du dîner-conférence, de 30 % à 50 % des travailleurs ou des employeurs n’oseraient pas en parler s’ils étaient atteints de cancer. Souffrir de cancer engendre aussi, en moyenne, une absence du travail de 24 mois. « La majorité des absences sont assez longues. C’est important de se permettre d’oser en parler et d’être bien outillé pour respecter le rythme de chacun », a expliqué M. Décelles.
La perte de revenus est aussi un enjeu auquel il importe de s’attarder. « Elle peut être plus rapide qu’on pense. De mon côté, il y avait la crainte que l’entreprise ne passe pas au travers, car les gens n’aiment pas s’associer avec des gens qui ne vont pas bien », a remarqué Danièle Henkel.
« Parler de ces choses-là, ce n’est pas l’fun, mais il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable. On n’est jamais préparé à vivre ça. Aujourd’hui, vous assistez à une conférence qui peut changer une vie », a déclaré la conférencière.
La Fondation québécoise du cancer dispose de 270 lits dans six régions. En 2025, ce nombre passera à 290 dans sept régions. Pour informations : cancerquebec.ca.
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