Tribune libre
Retour29 octobre 2024
Nouvelle loi sur les zones inondables
Texte d'opinion
Depuis un siècle et sans nier la valeur positive de certains ouvrages, la province et les villes ont changé le visage de tout le territoire québécois en bâtissant des barrages, inondé des forêts, créé ou vidé des lacs, asséché des marécages, détourné des rivières, bâti des écluses, bâti des digues pour agrandir ou créer des quartiers et rempli des kilomètres de terres humides pour bâtir.
La voie maritime a été reconfigurée et nous avons même créé l'île Notre-Dame avec la roche excavée du métro de Montréal. Ainsi, au lieu de donner plus de territoire au fleuve pour s'étendre et encaisser le choc des crues printanières, le contraire a été fait! Toutes ces manipulations sont probablement d’avantages responsables des crues sévères du printemps que le changement du climat. Depuis toujours, les autorités responsables ont érigé des rues et toutes les infrastructures nécessaires pour bâtir des quartiers dans les zones inondables que le gouvernement veut maintenant identifier comme ZONE À RISQUE. Dans ces zones, les citoyens ont depuis toujours étés encouragés et ont obtenus des décideurs les permis nécessaires pour bâtir leurs habitations. Tous ont participé au développement de territoire dans ces zones à risque. Aujourd’hui, cette carte et cette loi puniront injustement des gens qui ne sont pas les vrais responsables d'actions gouvernementales passées et du changement climatique. Car si le climat change, le monde entier en est responsable et cela ne va pas s'améliorer. Cette loi, qui a le potentiel, ou qui a déjà dévaluée de moitié des dizaines de milliers d'habitations, et ici on ne parle pas d'une perte de 100$ sur une bicyclette, est une pure injustice, car elle ne touche qu'un tout petit pourcentage de victimes de toutes les catastrophes. Pour être cohérent, il faudrait absolument ajouter dans ces cartes tous les territoires ou les secteurs qui ont, à répétition, des routes inondées par les fortes pluies, des refoulements d'égouts ou pluviaux, les villages maintenant plus à risque de feux de forêts ou de verglas, etc. Dans 30 ans, ce sera probablement la moitié du Québec qui sera en zone à risque. Tant qu'à y être, aussi bien inclure ces zones tout de suite. Il serait grave de sous-estimer les répercussions possibles et la frustration causées par tout ce projet de loi dans la vie d'une centaine de milliers de Québécois qui n'ont même pas été consultés. Oui des MRC, maires et mairesses ont été consultés, mais n’ont jamais été écoutés et compris! Aucun droit fondamental n’a été respecté. Des milliers d'habitations, dont celles situées dans l'Archipel du lac Saint-Pierre qui représentent un patrimoine particulier et unique au monde seront lentement dévaluées et détruites, et ce ne sera pas à cause d’une inondation, mais bien par ce projet de loi qui renforci davantage leurs disparitions plutôt que de les protéger. Des maisons qui sont pourtant toujours là depuis 50 ou 75 ans et plus, car il ne faudrait pas oublier que les inondations récentes de 2017 et 2019 sont loin d'être les pires qu'on a connu. Il ne faut pas non plus sous-estimer toute la détresse psychologique provoquée par la dévaluation d'une maison et/ou l'impossibilité de la financer ou peut-être l'impossibilité d’assurer la maison ainsi que tous les biens personnels qui s’y trouvent. Il me semble que toutes ces personnes qui ont des hypothèques et qui en majorité ne sont pas riches méritent un minimum de respect de leurs ''DROITS ACQUIS'' pour avoir fait confiance aux autorités. Ils ont investi toutes leurs énergies dans leur maison depuis tant d'années et dans laquelle ils y vivent sans danger. Le choix? Aujourd'hui ils ne l'ont plus. Une propriété qui est difficilement finançable, rénovable ou assurable perd sa valeur. Pour éviter tout ça, il aurait fallu obliger les compagnies d'assurances et les banques à continuer d'assurer et à financer à un prix raisonnable et comparable aux autres maisons, comme avant ce projet de loi. Même si plusieurs assureurs ne payaient pas pour les dégâts causés par les crues du printemps, au moins, nous étions certains d’être assurés pour le feu, le vol et tous les dégâts d'eau autres que les crues. Dire que tout ce projet de loi est pour la SÉCURITÉ des gens est faux. Une inondation cause très rarement des décès ou des blessés. Mais aujourd'hui, contrairement à il y a quelques années, il est impossible d'obtenir un permis pour refaire un vieil escalier en bois pourri de 75 ans si nous sommes présumés dans le littoral. Interdire dans ces secteurs de nouvelles constructions est la chose à faire, mais il faudrait permettre aux maisons existantes d'ajouter des protections, de les entretenir et de les rénover. Voilà ce qu'il faut changer si on veut plus de sécurité. Il ne faut pas croire que quelqu'un qui a une maison dans ces zones à risque identifiées sur ces cartes va pouvoir ou même vouloir vendre sa maison à perte et sans possibilité réelle d'en acheter une dans une bonne zone au triple du prix. Tout ça dans le contexte actuel où il y a pénurie d'habitation disponible. Je pense qu'il va maintenant, grâce à cette loi, garder sa maison même si elle risque de lui tomber sur la tête. Cesser d'indemniser les victimes d'inondation aurait été beaucoup plus acceptable que ce projet de loi si discriminatoire malgré que ce serait difficile à avaler après que le gouvernement ait redonné des milliards en baisse d'impôts et en chèques cadeaux parce qu'il avait ''trop d'argent''. C’est ainsi que ça marche au Québec, moi je n'ai jamais été malade et je ne suis pas le seul et pourtant nous payons pour tous ceux qui le sont. Considérant qu'au Québec nous sommes probablement les plus taxés en Amérique, il est triste de constater à quel point le gouvernement traite avec tant de mépris ces victimes et leur patrimoine obtenu durant toute une vie. Des gens qui, pourtant, ne sont pas responsables de leur nouveau sort! C'est franchement INNACEPTABLE!!
Pierre Lalonde
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