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08 octobre 2024

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Dialogues entre les artistes, les expositions et le public au MAJ

Nouvelle programmation

Marianne Cloutier, Ariane Cardinal, Annie Gauthier

©Photo Élise Brouillette - L'Action d'Autray

Marianne Cloutier, Ariane Cardinal et Annie Gauthier.

La programmation d’automne du Musée d’art de Joliette (MAJ), qui se déroule jusqu’au 12 janvier 2025, est l’occasion de présenter les toutes nouvelles expositions Miel du temps de Sarah Wendt + Pascal Dufaux, Exilé dans l’Éden de Moridja Kitenge Banza, ainsi que la murale Ki miritan de Catherine Boivin, coproduite par le Centre d’amitié autochtone de Lanaudière.

La directrice générale du MAJ, Annie Gauthier, a souligné que les deux nouvelles expositions mettront en valeur le travail des chercheurs de l’institution. « Ce sont des expositions qui parlent du « nous » collectif », a-t-elle dévoilé.

Miel du temps de Sarah Wendt + Pascal Dufaux

L’exposition est le premier solo muséal au Québec de ce duo d’artistes. Le projet s’articule autour des modes de perception des environnements, mais également de la notion de temps. Dans cette vaste exposition, les pratiques respectives des créateurs se rencontrent : danse et performance pour Sarah Wendt, sculpture et arts médiatiques pour Pascal Dufaux. Leur projet le plus récent, l’Horloge de miel, prend la forme d’une installation médiatique qui cristallise des réflexions sur les rapports au temps, tout en s’intéressant au monde des abeilles, à leur mode de vie et à la spécificité de leur perception.

« Il s’agit d’une exposition foisonnante avec plein de pièces différentes. Celle-ci parle de notre rapport au monde et à l’économie de l’attention, qui est devenue quelque chose de capitalisable. Les artistes abordent comment reprendre ce pouvoir en main et de quelle façon cela peut changer notre rapport au monde », a expliqué la commissaire Marianne Cloutier lors de la visite de presse.

« Le thème des abeilles fait aussi référence à l’essence d’un territoire et l’exposition propose une métaphore du musée en tant que une ruche. Elle possède toute une dimension tactile et amènera le public à entrer en contact avec les œuvres de manière différente. »

Exilé dans l’Éden de Moridja Kitenge Banza

Inspirée par la chapelle des Scrovegni située à Padoue en Italie, célèbre pour les fresques réalisées par Giotto au début du 14e siècle, l’exposition Exilé dans l'Éden de Moridja Kitenge Banza présente une nouvelle chapelle en l’honneur du Christ pantocrator. Dans le cadre d’expositions antérieures, l’artiste explorait l’absence d’objets muséaux en sol africain afin de faire réfléchir aux revers de la colonisation sur les pays pillés. Pour une première fois, l’artiste intègre dans sa pratique de réelles œuvres de collections muséales. Des pièces de la collection d’art sacré du MAJ, imbriquées dans cet univers, font leur entrée dans une vaste et riche réécriture de l’Histoire.

« L’artiste aborde le colonialisme par le prisme de la religion. La salle d’exposition recrée un espace rappelant une chapelle. L’ambiguïté de nos croyances et comment on devient un exilé chez soi sont aussi des questions mises de l’avant. »

Cet automne, le Musée d’art de Joliette inaugure la troisième murale réalisée en coproduction avec le Centre d’amitié autochtone de Lanaudière.

Ke miritan [Ce que je vais te donner] de l’artiste Catherine Boivin propose un regard actuel sur sa culture atikamekw et sa transmission de génération en génération. En atikamekw, c’est par l’expression « dans ton sang » que l’on nomme la transmission, le fait de se souvenir. Par son œuvre qui prend la forme d'un collage numérique, l’artiste rend hommage à cet héritage et à la mémoire de ses ancêtres qui circule en elle, qu’elle peut à son tour léguer et réinterpréter.

La murale sera présentée au MAJ jusqu’en 2026.

Pour aller plus loin…

Ariane Cardinal, conservatrice à l’éducation, a présenté la série d’activités qui viennent compléter l’expérience des visiteurs cet automne.

Des rencontres d’artistes auront lieu le 10 octobre avec Catherine Boivin et le 7 novembre avec Moridja Kitenge Banza.

Deux conférences pour réfléchir au-delà des expositions sont prévues, soit le 17 novembre avec Simon Brault et le 15 décembre en compagnie de Maryse Chevrette, historienne de l’art.

Atelier MAJ-ique pour les familles, Tout-petit atelier pour les enfants, Le Grand tour de Denise avec une guide expérimentée sont aussi au programme.

De plus, cette saison, le MAJ propose des visites moins traditionnelles, pour prendre le temps de vivre les expositions différemment et de découvrir les œuvres avec les sens. Ces rencontres auront lieu les 20 octobre, 10 novembre et 8 décembre.

Le Studio inclusif, soit la série d’ateliers créatifs bimensuels offerts aux usagers de L’Arche et à leurs intervenants, se poursuit. Le grand public est d’ailleurs invité à se joindre au groupe lorsque celui-ci est enclin à accueillir de nouvelles personnes. Une occasion pour échanger, créer des œuvres et développer des amitiés.

Les visiteurs pourront également découvrir la Grande exposition, où les créations de plus de 965 jeunes de 4 à 12 ans seront dévoilées. Lors d’ateliers animés dans 12 services de garde par les médiatrices culturelles du MAJ, les enfants se sont inspirés des œuvres du musée pour créer des histoires.

Toute la programmation (expositions et activités) peut être consultée sur le site www.museejoliette.org

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