25 septembre 2024

Gabriel Ferland - gferland@medialo.ca

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©Gabriel Ferland - L'Action d'Autray

Le chêne rouge devant la résidence d’Élise Bergeron et Marc-André Brouillard, résidents de Berthierville.

Selon Sylvie Dubois, directrice générale et greffière à la Ville de Berthierville, « les travaux en cours sur la rue Saint-Viateur comprennent le remplacement complet des réseaux municipaux, incluant le réseau d’aqueduc, les égouts sanitaires et pluviaux, ainsi que les travaux de voirie. Ces interventions sont planifiées depuis 2016 lors du dépôt du plan d’intervention de la Ville. Grâce à une subvention accordée, nous pouvons actuellement réaliser ces travaux ». 

Les plans d’aménagement qui ont été dévoilés aux citoyens le 10 juin dernier, lors d’une rencontre d’information, ont soulevé de nombreuses questions pour les résidents de la rue Saint-Viateur. Jusque-là, il n’avait pas été question d’abattre le chêne rouge trônant fièrement devant leur résidence. C’est seulement lorsque les travaux ont débuté que les résidents du 821, rue Saint-Viateur ont réalisé que l’entrepreneur allait excaver à moins d’un mètre de l’arbre. 

Il est important de mentionner que l’arbre se trouve sur l’emprise de rue, qui appartient à la Ville; or, puisque rien n’indiquait la coupe de l’arbre, les citoyens croyaient que la Ville avait pris des mesures pour le protéger. Une ligne de peinture orange tracée au sol, à quelques centimètres du tronc, les a plutôt convaincus du contraire. 

Les citoyens dénoncent le manque de planification

Pour obtenir des réponses et tenter de comprendre la situation, Mme Bergeron et M. Brouillard ont questionné le maire et les conseillers, le 8 juillet dernier, lors de la séance ordinaire du conseil municipal. À la question « avez-vous pris les mesures nécessaires pour protéger les arbres », le maire Pierre Lahaie est demeuré évasif. La conseillère Isabelle Fontaine a par la suite complété la réponse en affirmant que l’entrepreneur « est au courant de notre volonté de conserver les arbres. Il est au fait de cela et il va tout faire pour les conserver. C’est dans son mandat ». 

Plusieurs semaines plus tard, les deux résidents de Berthierville ont toutefois l’impression de ne pas être pris au sérieux, car c’est l’entrepreneur lui-même qui les a informés qu’un rapport d’expertise venait d’être commandé pour savoir ce qu’il fallait faire avec l’arbre. De fait, les citoyens ont maintenant de bonnes raisons de croire que cet aspect des travaux n’avait fait l’objet d’aucune planification. 

Incohérences

Dans un extrait du rapport d’expertise réalisé par la firme Sylva Croissance inc., daté du 18 septembre 2024, il est mentionné que : « Les excavations prévues pour la réalisation des travaux de rue s’approchent à moins de 0,2 m de l’arbre coupant ainsi 50 % de son système racinaire ainsi que de nombreuses racines d’encrage de plus de 10 cm de diamètre. De plus, l’arbre est haut et son houppier est dense. Les risques de renversement de l’arbre sont donc très élevés si l’on excave à cette distance. Pour ces raisons, je recommande d’abattre l’arbre avant de réaliser l’excavation. » 

Dans un courriel envoyé le 20 septembre par Sylvie Dubois, cette dernière maintient toutefois que : « Concernant le chêne rouge présent sur le site, son état de santé général est bon, bien qu’il présente une fourche faible ainsi que des fentes multiples au pied. Pour ces raisons, le conseil municipal a demandé de conserver le chêne tout en prévoyant, dès que les conditions le permettront, un élagage par une entreprise spécialisée. Cet élagage visera notamment à assouplir le houppier, actuellement dense, afin de réduire la prise au vent et d’aider l’arbre à mieux supporter le stress lié aux travaux réalisés à proximité de l’arbre. » La réponse de la Ville ne semble donc pas tenir compte de la recommandation formulée dans le rapport. Toutefois, ce dernier est sans équivoque, « pour avoir une protection optimale des arbres situés à proximité des travaux, il est primordial de les considérer lors de la conception des travaux ».  

Au-delà du chêne, les citoyens déplorent l’incohérence du projet. Ils ne comprennent pas comment la Ville peut d’un côté promouvoir la protection de l’environnement et le transport actif (le projet comprend une piste cyclable multi-usage), mais, de l’autre côté, ne pas penser à prévoir la protection des arbres et des espaces verts. Pour ce qui est de l’arbre devant chez eux, ils doutent fortement qu’il puisse résister aux travaux.