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25 août 2021

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Les Lanaudois font mauvaise figure en matière d’alcool au volant

Une enquête commandé par Éduc’alcool

Campagne ruban rouge

©Depositphotos - L'Action d'Autray

Les Lanaudois sont plus nombreux que le reste des Québécois à prendre le volant en contexte de consommation d’alcool.

Bien qu’ils ne soient pas les plus grands consommateurs d’alcool au Québec, les Lanaudois ont tendance, dans une plus forte proportion,  à se risquer à prendre le volant après avoir bu. Ils sont également moins nombreux à croire qu’il soit probable qu’ils se fassent intercepter par un barrage policier qui contrôle l’alcool au volant. Ce sentiment d’impunité qui semble toucher particulièrement les Lanaudois préoccupe.

« Ce qui est le plus frappant, c’est qu’on peut qualifier la région de Lanaudière de véritable baromètre du Québec en matière de consommation, sauf lorsqu’on parle d’alcool et de conduite. Sur ce point, les Lanaudois sont moins bons », constate le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy. En effet, les données recueillies dans le cadre de l’enquête biennale menée par CROP pour le compte d’Éduc’alcool sur la consommation d’alcool des Québécois, région par région, montre que les Lanaudois suivent de manière quasi-exacte la moyenne nationale.

Les Lanaudois sont, par exemple, 60% à consommer de l’alcool au moins une fois par semaine, soit la moyenne exacte des Québécois. Ils sont aussi 17% à estimer que leur consommation nuit à leur santé physique, tout comme la moyenne québécoise. 36 % des Lanaudois et des Québécois affirment aussi avoir dépassé les limites recommandées au moins une fois par mois.

Là où le portrait diffère, c’est au moment de prendre le volant. La moyenne des Lanaudois ayant reconnu avoir conduit après avoir bu dépasse de quatre points de pourcentage la moyenne québécoise (44% contre 40%). « 9% d’entre eux ont pris le volant avec un taux d’alcool au-delà de la limite permise (0,08%) au moins une fois », ajoute M. Sacy.

Malgré qu’ils soient à peu près aussi nombreux que le reste des Québécois à avoir vu ou traversé un barrage policier dans la dernière année, les Lanaudois s’inquiètent beaucoup moins de la possibilité d’être intercepté au cours d’une telle opération. En effet, seulement 41% des Lanaudois ont la perception de courir un risque d’être interpellé dans un barrage policier en matière d’alcool s’ils prennent le volant après avoir bu, contrairement à 48% des Québécois.

Barrage alcool

©Photo archives

Malgré qu’ils soient à peu près aussi nombreux que le reste des Québécois à avoir vu ou traversé un barrage policier dans la dernière année, les Lanaudois s’inquiètent beaucoup moins de la possibilité d’être intercepté au cours d’une telle opération.

Principale cause de collisions

Chez Éduc’alcool, on s’explique mal cette disparité. « En renvoyant ce portrait aux Lanaudois, on espère les amener à la réflexion », soutient Hubert Sacy. Une nouvelle campagne de sensibilisation sera d’ailleurs déployée de décembre à février prochain afin de poursuivre les efforts de sensibilisation par rapport à deux enjeux fondamentaux, soit les effets de la consommation excessive d’alcool sur la santé et la conduite avec les facultés affaiblies.

« Encore aujourd’hui, la conduite avec les facultés affaiblies est l’une des principales causes de collisions au Québec. Elle représente 90 décès et plus de 200 blessés graves annuellement en moyenne », affirme Mario Vaillancourt, porte-parole à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). À la lumière des informations obtenues par le biais de la présente enquête, la société d’État a assuré qu’elle travaillait de près avec les corps policiers des régions. La SAAQ est très active, notamment sur les réseaux sociaux, afin de poursuivre ses objectifs de sensibilisation « Il y a eu beaucoup d’amélioration dans les dernières années, mais il y a encore trop d’accidents. Lorsqu’on parle de conduite avec les facultés affaiblies, ce sont tous des accidents évitables », se désole M. Vaillancourt.

Présence policière

À la Sûreté du Québec (SQ), on se désole bien évidemment de des fait mis en lumière par l’étude d’Éduc’alcool. Le sergent Jean-Raphaël Drolet rappelle que les opérations policières en matière d’alcool sont menées de façon aléatoire et qu’elle ne cible pas uniquement les grandes artères. « Les policiers connaissent bien leur territoire et les chemins qui sont susceptibles d’être utilisés pour éviter les grands axes », assure-t-il.

Prendre conscience de sa consommation

Pour un avoir un jugement plus éclairé au moment de rentrer à la maison, le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy, propose deux outils disponibles au educalcool.qc.ca. Le Calcoolateur et l’Alternalcool aident les consommateurs à prendre conscience de leur consommation d’alcool. Le premier outil permet d’estimer sa capacité ou non à prendre le volant en fonction de la quantité d’alcool consommée et de certains autres facteurs. Le deuxième incite les gens à alterner, un verre sur deux, les boissons alcoolisées avec les boissons sans alcool. En ce sens, le site web propose plusieurs recettes de cocktail sans alcool. « Seulement 15% des Québécois comptent les verres qu’ils boivent. Or, ils attendent donc de ressentir les effets sur leur corps pour diminuer leur consommation. À ce moment, il est déjà trop tard », explique M. Sacy.

Réalisée en pleine pandémie, l’enquête révèle que 18% des gens ont augmenté leur consommation depuis le début de la crise sanitaire. En contrepartie, 14% de la population a plutôt vu un effet à la baisse sur sa consommation. « Somme toute, les Québécois se sont bien comportés en matière d’alcool durant la pandémie. Nous restons tout de même vigilants et nous continuons nos efforts de sensibilisation. »

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